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Vue des remparts (Tour Bouillon)

Vues des remparts

Vue des remparts depuis la Tour Bouillon

 

En 877 le roi de France LOUIS II LE BEGUE donna le château à HERBERT, comte de Vermandois qui réunit à son domaine le comté de Château-Thierry. Mais il fut assassiné quelque temps plus tard par BAUDOIN, comte de Flandres.

En 923, son fils HERBERT II s'empara du roi de France CHARLES LE SIMPLE sur les bords de l'Aisne. Il le fit enfermer pendant quatre ans dans la tour nord, appelée depuis Tour le Roy. Mais son adversaire, le duc Raoul de Bourgogne réussit à vaincre le comte Herbert qui fut contraint d'abandonner Château-Thierry.

Deux ans plus tard Raoul mourait. Le comte profitant alors des troubles qui s'en suivirent put regagner son domaine.

En 935 un concile devait se réunir dans le château

Le roi Louis IV réussit en 944 à se rendre maître de la forteresse. Toutefois, grâce à une trahison, Herbert put reconquérir la place.

Le château à l'époque de Henri IV

Depuis cette époque la ville et le château firent partie du comté de CHAMPAGNE, que les comtes concédaient à fief à des seigneurs particuliers. En 945 ce fut Richard, comte de Troyes.

Le bienfaiteur le plus insigne de la ville fut le comte de Champagne et de Brie Thibaut (1104-1147). Il compléta les défenses du château en ce qui concerne la construction d'une première enceinte.

Le dernier seigneur fut Hugues Thierry.

Un incendie ayant, vers la fin du 10ème siècle détruit la plus grande partie du donjon, Hugues fit alors transformer la forteresse en la faisant reconstruire et agrandir. Le donjon était à cette époque une sorte de haute tour carrée, flanquée aux angles de colonnes rondes qui semblaient faire office de contreforts. Les murs des salles étaient percés de meurtrières. Sous les parapets un cordon de mâchicoulis menaçait les abords du pied de la tour.

Non seulement Hugues Thierry fit agrandir le château, dont la hauteur ne mesurait pas moins de 5o mètres, mais fit aussi construire la porte d'entrée. On accédait au donjon par un pont-levis protégé par deux tours. De part et d'autre du pont-levis une salle oblongue formant quart de cercle percée de cinq meurtrières. Aux deux extrémités du fossé, une tour d'enceinte défendait les dehors du château et l’intérieur de la cave. Les ordres partaient du donjon d'où l’on pouvait suivre par les créneaux tous les mouvements de l’ennemi.

Les travaux de défense du château furent complétés : Hugues Thierry fit aplanir le haut de la montagne et élever les murs de la terrasse. La forteresse fut entourée de remparts. Il y avait à cette époque entre la première enceinte et la nouvelle porte un espace vide qu'on appelait le Mont Blanc. Hugues Thierry l'entoura de murs. Les nouveau remparts qui encerclaient le château étaient de distance en distance flanqués de tours et de bastions. Primitivement les tours ne devaient pas s'écarter les unes des autres de plus d’une portée d'arme (25 à 30 mètres). Avec les progrès de l'arbalète, cette distance fut portée à la fin du 12ème siècle à 40 mètres. On ne compta pas moins de quinze tours. Les tours n'ont jamais eu plus de deux étages. Elles se terminaient par un toit conique couvert d'ardoises. Elles avaient dans leur intérieur un appartement au niveau des murs, parfois deux appartements plus bas recevant du jour par les créneaux. Par exception la Tour du Guet n’a qu'un seul étage. Les fossé protégeaient la base des remparts et entouraient les saillies des tours.

Dans les premières années du 14ème siècle, le comte de Champagne THIBAUT Il jeta les fondements de la Porte Saint Pierre, entoura la ville de murailles et de tours. à cette formidable ceinture, qui rendait la ville presqu'inabordable, il fallait une boucle puissante. Telles se présentent à nos yeux, avec leurs larges assises couvertes de bossages rustiques, les deux tours de forme polygonale, plus massives que hautes et comme ramassees sur elles-mêmes, de la Porte Saint Jean. Des courtines devaient la relier à la Porte Saint Pierre.

Porte Saint-Pierre

A droite et à gauche de la Porte Saint Jean s'étendait une sorte de barbacane, ouvrage avancé à double niveau renforçant la défense. Les deux niveaux ou terrasses communiquaient entre elles au moyen d'un escalier tournant pratiqué dans l'épaisseur du mur. Ce dernier était surmonté d'un crénelage. Le passage de la porte, long de 14 mètres était juste assez large (3m3O) pour permettre à un char de passer. Deux portes épaisses munies de barres fermaient le passage. Les rainures des herses sont intactes. Les deux tours qui protégeaient le passage se composaient chacune d'un rez de chaussée, d'un premier étage et d'un couronnementsous combles.

Porte Saint-Jean (côté extérieur)

Porte Saint-Jean (côté intérieur)

Les salles du rez de chaussée étaient munies de meurtrières, sortes de niches où l'arbalétrier avait accès par un emmarchement à la rainure. On tirait à bout portant sur les gens qui s'aventuraient entre les herses.

Un escalier conduit aux étages supérieurscomposés de couloirs et de salles voûtées, garnies chacune de leur cheminée. Ces salles servaient de corps de garde. Elles avaient une chambre pour l'officier et leur cabinet d'aisance. Un chemin de ronde donnait accès aux créneaux et aux hourds.

Entrée de la cave de la Dame Blanche, dans la basse cour

Avant la Révolution une première enceinte, nommée l'avant cour, était couverte de maisons particulières. La deuxième enceinte était séparée de la première par un large fossé que l'on traversait sur un pont à deux arches encadré de deux tourelles qui formaient l'entrée de ce deuxième fort. Le château était protégé par cinq enceintes de murs soutenant les unes au-dessus des autres des terrasses auxquelles on accédait par des escaliers. On en voit encore dans la rue du Château et la Grande Rue. En cas de danger, les habitants pouvaient grâce à ces ruelles d'escalier gagner de toutes parts la forteresse et y pénétrer par des poternes. Le chemin de ronde faisait le tour de la cité, séparant les habitations des murs de défense.

Fossé interieur (dit Fossé sec, le
    passage entre la cour basse et haute s'effectuait par un pont de pierre et un pont levis
    au centre du fossé

Vue du pont franchissant le fosse interieur (aquarelle de Lecart - 1830)

Outre la Tour du Guet, située sur l'arrière du donjon, on mentionne sur le côté faisant face à la ville, la Tour Rouge, ainsi nommée en raison de sa garniture intérieure de briques rouges, la Tour de Bouillon (dont le nom évoque les seigneurs de la ville sous l'Ancien Régime) et la Tour le Roy (dans laquelle fut emprisonné le roi Charles le Simple) située à l'extrémité nord ouest et appelée également pour cette raison la Tour de l'Eperon. Dans l'enceinte du château, on trouvait encore au Moyen Age, outre le donjon, la maison des hommes d'armes, l'église Notre Dame du château construite au sème siècle, la maison du Prieur des écuries, un puits et une glacière.

Tour Bouillon

Le comte de Champagne THIBAUT Il fit élever dans l’avant cour une haute tour pour y placer un moulin à vent et des moulins à bras. Puis, au moyen de tuyaux et de conduits, il fit amener l'eau (qui provenait des nombreuses sources de la montagne des Chesneaux ou chaînes d'eau) sur le sommet du château, qui outre un puits très profond (surnommé le puits de l'abîme) possédait une très vaste citerne.

Puits de l'abîme

Au l0ème siècle, au temps d'Herbert de Vermandois, fuyant l'invasion des Normands, les moines de l'abbaye d'Hyesmes fondée par Saint Cénéric emportèrent les reliques du Saint en lieu sûr dans l'église du château.

Dans la seconde moitié du 12ème siècle, la reine Blanche d'Artois, fille de Robert d'Artois et nièce de Saint Louis, résolut de consacrer la gloire de Saint Blaise, qui fut évèque d’Arménie, dont les reliques avaient été ramenées de Terre Sainte par les croisés., Elle fit creuser une crypte sous l'église souterraine, nommée cave de Saint Blaise. On invoquait le Saint contre le mal de gorge.

Cryptes Saint-cénéric

Face à la Tour du Guet était un vivier qui recevait l'eau d'une fontaine voisine. Le puits et la glacière étaient sous la roche, au nord de la grande cour. La citerne se trouvait auprès d'un des souterrains proches du donjon. Elle était taillée à même le roc. La garnison était de mille hommes d'armes. Chaque nuit vingt personnes faisaient le guet. En cas de surprise la garnison pouvait se réfugier dans le château par les poternes de la Tour de Bouillon et de la Tour Rouge.

Vue des caves prés du donjon

Tour Rouge - de plan carré d'apparence simple crée au 13ème siècle, elle dissimule en fait l'axe principal de communication entre le chateau et la ville à cette époque.

Dans la première partie du 17ème siècle, de 1631 à 1635 le roi Louis XIII et son ministre, le cardinal de Richelieu, vinrent habiter Château-Thierry. Le roi logea dans la galerie, réservée aux seigneurs de la ville depuis le 16ème siècle.

Le ministre, informé que les bâtiments n’étaient pas assez vastes pour y loger commodément et donner ses audiences particulières sans gêner le roi et la cour fit agréer au monarque la proposition de construire à l'entrée de la première enceinte une maison qui lui servit d’hôtel. Cet hôtel fut terminé en six semaines. Mais un accident se produisit au cours des travaux. En creusant les roches pour y faire des cuisines sous les appartements, on mit à jour une source dont l'eau jaillit avec une telle violence qu'une partie du bâtiment faillit être emportée. L'ouverture put être rebouchée en diligence grâce à une équipe d'ouvriers.

Mais en 1635, Louis XIII quitta le château pour ne jamais plus y revenir et Richelieu ne put que suivre le roi.

Au 17ème siècle l'église Notre Dame du château ne comptait que vingt-cinq paroissiens. Pour se rendre de l'église au presbytère le prieur n'avait qu'une cour à traverser. On construisit plus tard, près du presbytère, une maison pour le garde général du château.

Derrière la Tour Rouge s'étendaient les bâtiments de l'arsenal (ou l'on rangeait les canons, les arquebuses et les munitions de guerre).

A l'ouest, se trouvait un groupe de petits bâtiments : cuisines, écuries, remises, logement pour le personnel et la garde du gouverneur, qui logeait dans la grande galerie.

Face à la Tour du Guet (du côté opposé à la galerie, sur l'arrière de la grande enceinte) fut aménagé un vivier qui recevait l'eau d'une fontaine voisine. Son trop plein alimentait le jet d'eau du bassin placé sur la porte de Beauvais d'où il redescendait pour se perdre dans les fossés des fortifications de la ville. Sous la roche, au nord de la Grande Cour, était un puits très profond et une glacière.

En 1656 le duc de Bouillon, Godeffroy Maurice, obtint en échange de la principauté de Sedan la seigneurie de Château-Thierry. Le contrat se fit à Saint Germain en Laye. Sous l'administration de ce seigneur qui préféra le séjour du château de Navarre proche d’Evreux, on combla les cachots et les souterrains. Un de ces souterrains prenait naissance au pied du donjon et permettait de ressortir à proximité de la Tour Rouge. Un autre s'ouvrant à proximité de la Porte Saint Jean permettait de gagner l'ancienne abbaye de la Barre. La place d'armes fut changée en jardin, la glacière fut supprimée, le puits (surnommé puits de l'abîme depuis qu'une jeune bergère y tomba, entraînée par la vache qu'elle gardait) fut rempli de décombres.

Sous le règne de Louis XIV, les reliques de Saint Cénéric, pieusement conservées dans l'église Notre Dame du château, étaient solennellement promenées en procession à travers les rues de la ville, le 7 mai de chaque année.

Sous le règne de Louis XV cette église fut presque totalement délaissée. Une bonne partie du monument fut détruite. Enfin elle fut fermée le 1er août 1771 et totalement démolie en 1798. D'autres monuments devaient subir le même sort.

Tout d'abord les fortifications qui entouraient le château furent rasées en 1700.

La galerie, lieu de résidence des seigneurs fut démolie en 1786 par le dernier duc de Bouillon.

La maison de Richelieu, devenue au 18ème siècle " La Capitainerie " ou logèrent les derniers prévôts (agents chargés de l'administration des finances de la ville) fut entièrement détruite au 19ème siècle.

L'arsenal fut rasé en 1808.

La glacière fut comblée en 1814.

Mais Napoléon fit rouvrir, en cette même année 1814, l'ancien puits qui datait de Blanche d'Artois et qui fut comblé au 17ème siècle. L'Empereur fit dégager la même année les caves et les souterrains pour mieux résister aux envahisseurs prussiens et autrichiens. Dans une des tours des remparts du château (remparts partiellement démantelés au 17ème siècle par le duc de Bouillon) Napoléon fit enfermer des réserves de poudre à canon d'où le nom de " Tour de la Poudrière " donné à cette tour (la première à droite en venant de la Porte Saint Pierre). Cela n'empêcha malheureusement pas les ennemis d'envahir la ville qui fut saccagée par les Prussiens.

Mais la destruction la plus regrettable et la plus spectaculaire fut celle du donjon (en grande partie modifié et complété par Antoine de Bourgogne au 15ème siècle). Aux alentours de 1830, ce donjon menaçait de crouler. Or la ville ne disposait pas de crédits suffisants pour restaurer cet énorme monument de près de 50 mètres de haut. Le roi Louis Philippe eut à faire face à d’autres problèmes d'intérêt national. Aussi la décision fut elle prise par les autorités locales d'abattre tout la partie supérieure de la forteresse ne laissant que l'immense socle (de 29m sur 25) que chacun peut encore voir (socle surnommé donjon de Saint Thibaut).

De nos jours la terrasse sise à l'intérieur de l'ancienne enceinte du château a été transformée en promenade publique. Du moins les visiteurs et les habitants de Château-Thierry peuvent-ils goûter la fraîcheur d'agréables ombrages et contempler un des plus beaux panoramas d'Ile de France.

Château-Thierry

 

 

                    Date de la dernière mise à jour : 27 mai, 2003