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Histoire de Château-Thierry (5)

CHATEAU-THIERRY sous L'EMPIRE et la RESTAURATION

Sous l'Empire la ville s'embellit de belles fontaines. En 1809 fut construite la fontaine MECHIN (en souvenir d'un ancien préfet de l'Aisne) puis la fontaine de CASTELNAULT (à l'angle de la Grande Rue et du carrefour Jean de La Fontaine).

En 1810, les conseillers municipaux décidèrent de supprimer l'ancienne halle et de la remplacer par une salle de spectacles.

En 1814, ce fut la campagne de France.

L'Empereur poursuivait l'ennemi vers Château-Thierry. Les généraux BLUCHER, YORK et SAKEN s'étaient emparés de la ville le 9 février. Quittant MONTMIRAIL, Napoléon aurait déclaré en arrivant sur les hauteurs de NESLES et en apercevant Château-Thierry "On dirait une ville de 30.000 habitants". Arrivé sur le pont il se serait écrié " Mes amis, je suis trahi une seconde fois ".

Le duc de TARENTE fit sauter le pont en se retirant devant l'ennemi.

Après le désastre de Waterloo les empereurs de Russie, d'Autriche et le roi de Prusse durent traverser la rivière sur un bac après s'être fait servir un repas à l’hôtel de la Poste.

Sous la Restauration on reconstruisit un nouveau pont.

Conformément aux volontés de l'Empereur qui avait cédé à la ville l'ancien parc du château, on ouvrit (en 1834) un nouveau cimetière, en arrière de l'ancienne forteresse. Pour faciliter l'accès de ce cimetière on fit une chaussée depuis l'entrée de la nécropole jusqu'à la route de Soissons. Elle reçut le nom de rue de Fère.

C’est sur le plateau de Nesles entre les fermes du Grand & Petit Heurtebise que le 12 Février 1814 une charge héroïque du 10ème Régiment de Hussards brisa une contre attaque de la Cavalerie Coalisée permettant le dégagement du plateau & la Victoire de Château-Thierry. Ce fait d’armes valut à son chaef de corps le Colonel Curely les étoiles de Général de Brigade.

L’allée principale de l'ancien cimetière de la Madeleine allait être transformée en rue pour faciliter les communications du quartier de la Madeleine avec la route de Soissons. En 1848 le Conseil Municipal donna à cette nouvelle voie le nom du grand poète Milonais : Jean Racine. La route de Soissons permettait de relier directement les Chesneaux à la ville.

L'église de la Madeleine, rouverte en 1825, ne devait plus servir de lieu de culte, mais fut transformée en prison.

De la Restauration datent également les statues du chœur de l'église Saint Crépin. Elles sont dues au ciseau du sculpteur Gauthier et datent de 1824. Deux de ces statues sont particulièrement remarquables, celle de Saint Crépin dont l'expression est simple et naturelle et celle de Saint Jean dont l'expression est extatique.

Tout en haut de la rue du Château l’hôtel du N°33 qui fut au 17ème siècle et au début du 18ème la propriété de Charles de La Fontaine, appartint sous la Restauration au comte de Ladevèze, ancien officier de cavalerie. En 1848, il était commandant de la garde nationale de la ville. Il devint député et siégea au Centre Droit. Mais le coup d'état du 2 décembre 1852 le contraint à renoncer à son mandat. Des incompatibilités d’humeur amenèrent les époux Ladevèze à se séparer. M. de Ladevèze se retira dans sa ferme de l'Epine Aux Bois, près de Condé. La comtesse se plongea dans un isolement complet, ne sortant plus de chez elle. Le feu prit un jour dans la masse des papiers qui l'entouraient et elle périt brûlée dans un fouillis de vêtements

La maison contiguë, qui faisait autrefois partie de 1’hôtel Ladevèze devait sous la Restauration servir de prison.

Les gros barreaux restés aux fenêtres témoignent encore de ce passé déjà lointain.

En 1843, sous le règne de Louis Philippe, le Palais de justice, jusque là sur la place du marché et sous le chemin de ronde du château, fut transféré place du Champ de Mars, tout en bas de l'Avenue de Soissons. Le nouveau Palais de justice, dont l'extérieur n'offre rien de très particulier, possède dans sa grande salle des jugements un magnifique plafond à caissons qui fait l'admiration des habitants et des touristes. L’inauguration de ce Palais de justice marqua l'exode des avoués, huissiers et autres gens de justice qui quittèrent définitivement la rue du Château (dans laquelle ils s'étaient maintenus pour la plupart après la Révolution) pour s’installer dans l'Avenue de Soissons qui à partir de cette époque compta nombre de belles maisons et devint une des artères les plus animées de la ville.

Le marché attirait de plus en plus de monde sur la place de l’hôtel de Ville. On décida pour faciliter la circulation et décharger l'ancienne rue du Pont (actuellement rue du Général de Gaulle) d'ouvrir une nouvelle rue parallèle. C'est ainsi que la rue Vallée fut ouverte en 1846.

Le roi Louis Philippe, venu visiter Château-Thierry, fut reçu par un ancien maire très populaire, M. de SAPINCOURT, qui habitait le N°16 de la rue du Château.

Quelques années auparavant, en 1824, le roi Louis XVIII fit exécuter par le sculpteur LAITIE la belle statue de Jean de La Fontaine qui orne toujours la place des Etats-Unis.

En 1831, M. de Villacrosse, conseiller municipal, proposa l'agrandissement de la place du marché. En 1833 on jeta bas neuf vieilles maisons qui séparaient la rue de la halle de la dite place du marché. Mais la nouvelle halle ne fut finalement érigée qu'en 1839.

Au retour d'un voyage qu'il fit en Alsace, le duc d'Angoulême (fils du comte d'Artois) qui régnera sous le nom de Charles X s'arrêta à Château-Thierry. L'enthousiasme de la population fut grand. En reconnaissance il autorisa la ville à substituer le nom d'Angoulême à celui d'une de ses rues. C'est ainsi que la Grande Rue prit à cette époque le nom de rue d'Angoulême.

Sous la Restauration une arrière petite fille de La Fontaine Madame Claudine Aubert d'Aubigny, vicomtesse de Moulin, fonda deux établissements primaires congréganistes à l'usage des enfants pauvres de la ville. Le premier de ces établissements remonte à l'année 1824 et fut tenu par des religieuses de l'ordre de Notre Dame du Bon Secours. L'autre date de 1831 et fut géré par les frères de la doctrine chrétienne.

Sous le règne de Charles X une girafe avait été expédiée à Château-Thierry en provenance du jardin du roi, en vue d'un essai d’acclimatation. Mais cet essai n'avait pas réussi.

Sous le règne de Louis Philippe vers 1832, une autre girafe conduite par un cornac se dirigeant vers Paris devait traverser la ville, du faubourg de la Marne à l'ancienne place de la Bascule (actuellement place Aristide Briand). Le cornac coucha à l'auberge Touffin, située sur l'ancienne place de la Bascule, carrefour des plus animés de la ville, voitures et coches des Messageries Royales arrivant à bonne allure par l'Avenue de Paris. Toute proche se trouvait la promenade de la " Levée " qui longeait la Marne. Cette promenade était plantée d'arbres taillés en berceau.

Le sieur Touffin, ancien domestique de famille de la haute bourgeoisie avait installé son auberge de manière à ne pas démentir son programme affiché à l'entrée " On loge à pied, à cheval, on donne à boire et à manger ". La maîtresse de maison avait été cuisinière chez la baronne de Juniac et excellait dans les plats qui faisaient la renommée de l'auberge. Du jour ou le cornac prit pension dans leur maisons les Touffin imaginèrent de mettre leur auberge sous le patronage de cet hôte inattendu. Un vieux sculpteur qui avait longtemps manié le bois et la pierre, M. Dantan s'était retiré à Château-Thierry lors de sa retraite. En reconnaissance de l'hospitalité reçue (la femme du sculpteur étant une amie de Mme Touffin) il décida de faire une belle enseigne.

Au-dessus de la porte de l'auberge on put bientôt voir une belle girafe sculptée dans la pierre. Derrière elle s'élevaient des arbres exotiques évoquant les contrées d'où l'animal était originaire. Les curieux ne manquèrent pas d'affluer à l'auberge.

Hélas quelques années plus tard (sous le Second Empire) on dut rehausser le bas relief pour permettre le passage du gaz dans une tuyauterie située au-dessus de la porte. On barbouilla la sculpture en une teinte qui tient le milieu entre le chocolat et la tête de nègre. Les passants et les voyageurs qui avaient connu l’enseigne primitive ne purent que déplorer les améliorations de la technique qui l'emportent généralement sur la pure beauté artistique. Mais le sculpteur M. Dantan (mort en 1842) n'était plus là pour défendre son œuvre.

En 1847 à la fin du règne de Louis Philippe, un autre artistes Victor Jacquinet, vint s'installer dans la rue du Château où il acheta deux maisons, l'une à droite, l'autre à gauche de la rue. Ces maisons assez proches l'une de l'autre portaient les N°31 et 70.

Sur le plan de la voirie, on ne put que se réjouir de voir le quartier de la Nouvelle France rattaché en 1840 à Château-Thierry à la suite d’une décision du Conseil d'arrondissement. Ce quartier cessait de faire partie de la commune d'Etampes.

LA VILLE sous LA SECONDE REPUBLIQUE

Les années 1848 à 1851, qui furent celles de l'éphémère Seconde République, ont laissé à la ville le souvenir d’une époque de prospérité matérielle et de justice sociale. Le comte de Ladevèze, élu député en 1849 conduisit à Paris pour une grande manifestation la garde nationale de Château-Thierry dont il était commandant.

Le 2 septembre de la même année (1849) le Prince Napoléon inaugura la première ligne de chemin de fer traversant la ville, ligne PARIS-CHATEAU-THIERRY-EPERNAY.

Il y avait 4 trains par jour et il ne fallait pas moins de 2h40 à un express pour aller de Paris à Château-Thierry.

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Château-Thierry actuel

Date de la dernière mise à jour : 27 mai, 2003