Accueil

Economie

Géographie

Tourisme

Hôtel-Dieu (façade nord)

Chapelle de l'Hôtel - Dieu

Hôtel-Dieu (façade sud)

L'Hôtel-Dieu qu'en 1304 fonda Jeanne de Navarre, femme de Philippe-le-Bel. Dédié à Saint-Jean-Baptiste en l'honneur de sa fondatrice, il traversa des jours difficiles pendant la guerre de cent ans. Le XVIéme siècle lui en réservait de désastreux. Lorsque Mayenne, chef des armées de la Ligue, prit la Ville en 1591, les soldats espagnols. Méconnaissant les ordres du duc, se livrèrent aux pires violences, ne respectant même pas cet Hôtel-Dieu devenu le refuge des habitants.

Notre Hôtel-Dieu dût de se relever de ces pillages à des cœurs généreux. Le plus illustre et le plus puissant fut messire Pierre de Stoppa, communément appelé de Stouppe, natif de Chiavenna, au pays des Grisons, colonel du régiment des Gardes-Suisses, lieutenant général des armées du, Roi et oncle de dame Anne de la Bretonnière, en religion Mme Saint-Ange, prieure de l'Hôtel-Dieu.

Mme de Stoppa. née Anne-Charlotte de Gondy, originaire de Montmirail, nièce de l'abbé de Gondy, cardinal de Retz, seconda activement les vue charitables de son mari en faveur de l'hospice.

C'est en 1682 que Louis XIV nomma Mme de la Bretonnière prieurs de Château-Thierry; elle garda le gouvernement de J'Hospice jusqu'à sa mort (26 octobre 1714).

M. et Mme de Stouppe affectionnaient le séjour de l'Hospice ; ils en firent en quelque sorte leur maison de campagne, employant une partie de leur fortune à l'agrandir et à l'embellir. Ils envoyaient de Paris ou apportaient provisions de toute nature, médicaments, linge, vêtements, ornements sacerdotaux, meubles précieux, pots de pharmacie, faïences anciennes, tableaux qui composent ce que l'auteur a appelé " Le Trésor de l'Hôtel-Dieu "

Sommairement, nous relaterons ces objets répartis en diverses pièces :

1) Pharmacie: toute la faïencerie en est ancienne et généralement de fabrication nivernaise; l'envoi date de 1691. Ce qui en subsiste compose environ 200 pièces, dont une centaine, de fabrication plus commune, est plutôt du "Vieux Paris ". D'autres récipients, tels que bouteilles à anses et goulot ou col étroit, vases cylindriques déprimés par le milieu pour la commodité de la main, pots, mortiers, vases purement décoratifs, potiche en vieux Rouen, buire en bleu uni de Nevers, cornets à décor sino-persan donnent à la pharmacie l'aspect d'un musée céramique.

2) Remarquables spécimens de services de table et pièces de dressoir dont les plus beaux échantillons sont une éblouissante surprise à l'ouverture du meuble buffet en chêne où ils sont réunis : plats de Nevers, assiettes de Strasbourg, de Delft, soupières de la fabrique d'Aprey, etc.

3) Chambre réservée à Mgr de Soissons : Cabinet-coffre très curieux à poignées de cuivre en bois de violette incrusté d'ivoire, s'ouvrant comme un triptyque, avec innombrables tiroirs ; ce meuble d'origine orientale repose sur un autre meuble en bois incrusté sur fond d'étain, d'apparence de fabrication italienne.

4) Tableaux répartis dans le chœur des Dames, dans le parloir, dans l'appartement de Mgr, dans le salon de la communauté dont toute une travée est occupée par une toile attribuée à Mignard : elle représente Mme de Stouppe à qui on présente le portrait de son mari; Mme de la Bretonnière figure deux fois dans cette composition allégorique : en jeune fille élégamment vêtue et en abbesse.

La chapelle mérite autant l’attention du touriste. - Construite en fin du XVIIéme siècle avec les libéralités des Stouppe et garnie de boiseries du temps belles et bien patinées, elle a surtout de remarquable la chapelle de forme ronde bâtie dans les dernières années du siècle (1694) par de M. de Stouppe pour y inhumer, selon son désir, Mme de Stouppe, qui le précéda de quelques- années dans la tombe. Mme de Stouppe mourut en 1701.

Il fit fermer cette chapelle par une somptueuse grille en fer forgé et doré. Cette grille consiste en une porte monumentale encadrée de pilastres à chapiteaux ioniens, soutenant une frise et un fronton où sont accolés les écussons des Stoppa et des Gondy avec une couronne de marquis accompagnés de 2 lions pour support; cette grille est enrichie de rinceaux, de fleurons, de volutes d'un travail merveilleux.

Un mausolée en marbre noir et gris est plaqué contre le mur de gauche. Il a la forme d'un sarcophage surmonté d'une pyramide terminée par une urne funéraire. Au pied de la pyramide, 2 figures, en marbre blanc, symbolisent la Foi et la Charité ; elles sont dues au ciseau de Girardin, statuaire originaire de Troyes comme Mignard, tous deux Champenois comme Mme de Stouppe.

Sur la table de l'autel, sont 2 grands vases en porcelaine de Sèvres dont la panse est ornée d'un fleuron polychrome et de palmes entourant les armoiries de l'Hôtel-Dieu : un agneau pascal d'argent sur champ d'azur tourne à gauche portant la croix de Saint-Jean-Baptiste; l'écusson est surmonté d'une croix passée dans une couronne d'épines.

Le soubassement de l'autel est fermé d'une glace derrière laquelle on a réuni tous les reliquaires que possède l'Hôtel-Dieu et parmi lesquels on remarque la châsse de Sainte-Claire, en ébène, cristal et écaille, ornée de cuivres dorés et enrichie de pierres fines; elle a été restaurée, avec un soin scrupuleux, par notre habile ébéniste M. Delettre.

Avant de quitter l'Hôtel-Dieu, rendez visite à la tour où sont inhumées ces vénérables sœurs hospitalières. Si vous sortez par la grille ouvrant sur les Petits-Prés, vous vous trouverez au pied de cette tour qui provoque le respect.

         Tour ou sont inhumées les soeurs hospitalières

Château-Thierry

                    Date de la dernière mise à jour : 27 mai, 2003